HISTOIRE et LEGENDES de LOZERE
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Au cours de votre randonnée, vous en verrez les traces partout. Découvrez ici quelques uns des éléments historiques les plus importants de ce département marqué aussi par de nombreuses légendes.
Histoire de la Lozère
la préhistoire
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A la fin de l’âge de bronze, la population commence à se rassembler dans des embryons de villages puis, à partir du VIIIème siècle avant J.C., autour de sites fortifiés (oppidums et caps barrés).
l’époque gallo-romaine
Au Ier siècle, ce pays qui forme aujourd’hui le département de la Lozère est habité par les Gabales dont le nom signifie en langue celtique » montagnards » ou » habitants des hautes terres « . Leur capitale est Andéritum, nommé Gabalum après la conquête romaine (Javols aujourd’hui).
Même vaincus par les Romains, les Gabales demeurent un peuple libre avec leurs propres lois et chefs. Gabalum devient une colonie romaine et la résidence d’un proconsul avec son temple, son palais et son cirque dont quelques vestiges demeurent. La grande voie romaine construite par Agrippa entre Lugdunum (Lyon) et Tectosages (Toulouse) comprend alors un embranchement sur Gabalum et aux croisements des axes secondaires, apparaissent de petites agglomérations nommées » vicus » (Mende, Meyrueis…). Peu à peu, la civilisation romaine s’impose et jusqu’au IVème siècle après J.C., la paix romaine favorise le commerce et l’activité économique basée sur l’exploitation des mines, la production de poteries et la récolte de résine.
Au IIIème siècle, le christianisme s’impose progressivement sur les rites païens notamment avec le martyr de Saint Privat sur les pentes du mont Mimat qui domine Mende. Le druidisme perdure encore jusqu’au VIème siècle autour du lac de Saint Andéol où tous les ans de nombreux adeptes se réunissent pour y jeter par sacrifice du linge, des vêtements, du fromage, du pain ou de la cire.
le Moyen Age
A la chute de l’empire romain à partir du Vème siècle, les Wisigoths s’emparent du pays des Gabales mais en sont chassés par Clovis. Au moyen age, sous les rois francs, ce pays désormais connu sous le nom de Pagus Gavaldanus (Gévaudan) est gouverné par des comtes se disputant le pouvoir avec l’évêque de Mende. Rattaché tout d’abord au royaume d’Aquitaine, le Gévaudan relève successivement du comté de Toulouse, du comté de Barcelone puis du royaume d’Aragon jusqu’en 1307 où le roi Philippe le Bel signe un acte de paréage qui partage le Gévaudan en un domaine royal, un domaine épiscopal et un domaine commun.
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les guerres de religion
Vers 1550, les idées de la Réforme se développent dans tout le Gévaudan et plus particulièrement dans les Cévennes, et les vallées du Lot (à Mende) et de la Colagne (à Marvejols). Les catholiques et protestants se livrent alors une guerre fratricide durant laquelle les villes de Mende, Marvejols, Ispagnac, Quézac et Bédouès sont conquises jusqu’à la signature de l’Edit de Nantes en 1598 qui tente de rétablir une certaine tolérance. Marvejols, qui est alors la seule place forte protestante du Gévaudan, bénéficie de certaines garanties juridiques et religieuses.
Malheureusement, en 1685, la révocation de l’Edit de Nantes par Louis XIV qui veut unifier le pays autour d’une même foi entraîne la disparition de toutes les garanties accordées aux protestants. En 1702 au Pont de Montvert, l’assassinat de l’abbé du Chayla venu ramener les hérétiques à la » vraie foi » marque le début de la guerre des Camisards qui oppose les protestants mal armés et sans expérience aux troupes régulières, nombreuses et entraînées, durant trois ans.
après la révolution française
A la révolution, le Gévaudan forma le département de la Lozère. Pays pauvre, beaucoup le quittèrent pour aller cultiver la terre dans les provinces méridionales, jusqu’au royaume d’Aragon en Espagne. Ce n’est que plus tard que les montagnards cévenols trouvèrent des ressources contre la pauvreté dans le développement économique avec l’activité minière (argent, plomb et cuivre), la châtaigneraie et la sériciculture (l’élevage des vers à soie) qui connait un âge d’or entre 1820 et 1850 et devient une véritable industrie agricole.
L’essor démographique atteint son apogée au XIXème siècle mais la concurrence des textiles artificiels et l’apparition de maladies sonnent le glas de ces activités agricoles. Le développement du chemin de fer entraîne un exode rural massif et la population diminue preque de moitié (74 000 habitants).
Aujourd’hui, la Lozère faiblement industrialisée est essentiellement une terre d’élevage. Pour l’avenir, le département mise désormais sur la pluri-activité et le tourisme vert dont le parc national des Cévennes véhicule une image forte.
légendes de Lozère
La Lozère est une terre de légendes. Dans certains pays, la tradition orale les a parfois oubliées mais ici, tous les ans, lors des « Contes et rencontres », les conteurs et conteuses locaux, d’Auvergne, de Bretagne ou même d’Afrique se rassemblent dans différents villages lozériens pour perpétuer cette tradition durant des veillées hivernales.
Découvrez ici quelques uns de ces personnages fabuleux, ces saints légendaires ou ces animaux fantastiques comme la Bête du Gévaudan.
Gargantua
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Plus loin, Gargantua laissa ses sabots : le gauche à Châteauneuf de Randon et le droit au signal de Randon. Pour se distraire, il jouait au palet, cette pierre plate et arrondie que vous retrouverez sans difficulté à Villeneuve sur le causse Méjean et au Thor sur le chemin de la Régordane.
Ayant très faim un soir, Gargantua décrocha une étoile et la plaça au sommet du roc Aiguille. A sa lumière, il construisit un barrage sur le Tarn avec de gros rochers pour retenir les poissons qu’il captura à la main. une fois rassasié, il s’en alla laissant en place ce barrage. Vous pouvez aujourd’hui l’admirer au Pas de Souci dans les gorges du Tarn, quelques kilomètres en amont des Vignes, (ce chaos serait aussi lié à la légende de Sainte Enimie; ce que vous découvrirez un peu plus loin).
Enfin, dans la région de Langogne où il fut longtemps fêté en promenant son effigie dans les rues du village, il saigna du nez ce qui explique la présence de terres rouges à la Rougeyre.
la fade et la fascinièra : les fées de Lozère
Très loin de l’image classique de la fée « Clochette », les fées de Lozère étaient de fortes femmes aidant les gens du pays dans leur travaux quotidiens. Considérées comme de grandes magiciennes, elles gouvernaient la destinée des hommes. S’il arrivait qu’on les surprenne se baignant sous les cascades ou dans les gouffres, elles réalisaient le voeu que l’on souhaitait en échange du silence. Mais le malheur guettait celui qui rompait ce silence !
En Lozère, dans les années 1920-1930, une vieille tradition voulait que dans les jours précédant l’accouchement d’un enfant, on préparait avec beaucoup de soin une chambre pour le nouveau-né. Chose surprenante, la mère accouchait alors dans une autre pièce, voire même dans l’étable ou dans la grange afin de tromper les fées car l’on pensait qu’elles présidaient à la naissance : une bonne fée (la fade) donnait santé, chance, force et amour à l’enfant mais c’était tout le contraire s’il s’agissait d’une mauvaise fée (la fascinièra). On croyait aussi que la fée pouvait vivre dans l’enfant qui avait alors un comportement étrange. On disait qu’il était « fada » car il portait la fade et l’on pensait même parfois qu’il était porteur de chance.
Vivant souvent dans des amas de pierre, vous pourrez admirer leur oeuvre à la Porte des Fées près du Malzieu-Ville. La légende prétend que les célibataires cherchant l’âme soeur voient leur voeu s’exaucer en la franchissant…
Sainte Enimie
Cette histoire se passe au VIème siècle. Enimie, fille du roi Clotaire II et soeur de Dagobert Ier, vouait sa vie à Dieu. Son père voulant la marier, elle pria Dieu de lui ôter sa beauté afin d’échapper à ses courtisans. Aussitôt, ellle fut touchée par la lèpre qu’aucun médecin ne put soigner. Après des mois de souffrance, elle pria pour sa guérison. Un ange lui enjoignit alors de se rendre en Gévaudan et de se baigner dans la source de la Burle. Parti avec sa troupe d’armes, elle parvint enfin après un long chemin à cette source, s’y baigna et fut miraculeusement guérie. Mais sur le chemin du retour, le mal réapparu soudainement en arrivant en bordure du causse. Elle retourna à la source, s’y lava, guérit à nouveau, repartit puis redevint lépreuse. Persuadée que Dieu voulait la voir vivre en cet endroit, elle y fonda un monastère avant de se retirer en haut d’une falaise pour vivre en ermite.
Aujourd’hui encore, la source de la Burle est réputée pour soigner les maladies de peau.
La légende veut aussi que Sainte Enimie soit à l’origine du chaos du Pas de Souci dans les gorges du Tarn. N’appréciant pas de voir Enimie répandre la foi chrétienne, le diable lui causa quelques tracas. Aidée de l’évêque Ilère, elle le poursuivit pour l’enchaîner jusque dans les gorges du Tarn où il plongea pour s’échapper. Enimie demanda alors l’aide de la montagne qui détacha d’énormes blocs de roche de ses falaises, enfouissant ainsi le diable en ce lieu qu’on nomme le Pas de Souci, au pied du roc de l’Aiguille.
les animaux fantastiques
Ces êtres maléfiques, qui vivaient dans les bois profonds ou dans les gouffres, terrorisaient les paysans en dévorant leurs bêtes ou en les engloutissant dans de puissants tourbillons. Ils ressemblaient à des animaux, mi-serpent, mi-dragon, aux oreilles pointues et crachant du feu qu’on appelait Taranis ou le Drac. Heureusement, ils furent vaincus par Saint Hilaire, Saint Frézal et Sainte Enimie et ont maintenant disparu.
la Bête du Gévaudan
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Emu par les récits venant du Gévaudan, le roi Louis XV envoya son premier arquebusier accompagné de chasseurs sans aucun succès. Seule une balle bénite mit fin au carnage le 19 juin 1767.
Cette histoire de « grand méchant loup », qui mèle réalité et fantasmagorie, fait encore beaucoup parler d’elle. Le passage d’un couple de loups venu d’Italie dans le nord du département en 2006 a ravivé cette légende…
l’aligot
Selon le légende, la création de l’aligot remonte au temps des Mérovingiens, en l’an 590. Afin de régler les déboires conjugaux que connaissaient le roi Eulalius et sa femme Tétradia, les évêques des diocèses d’Auvergne, du Gévaudan et du Rouergue se réunirent vers Aubrac, à la frontière des trois provinces. A force de palabres, la faim les saisit et chacun donna à un buronnier ce qu’il avait amené : celui d’Auvergne des « truffets », celui du Rouergue de la tome fraîche, du lait et du beurre et celui du Gévaudan de l’ail et du sel. Le buronnier mélangea tous ces ingrédients dans un chaudron au coin de la cheminée en remuant de temps en temps avec une cuillère en bois avant de sevir cette préparation aux évêques. Appréciant grandement ce plat, chacun voulut en emmener un bol mais la préparation s’étirait dans tous les sens sans jamais céder. Ils décidèrent de laisser ici ce mets qui, depuis, est devenu l’une des plus grande spécialité culinaire de l’Aubrac.
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